Taux de crédit indexé sur la performance sociale et environnementale pour des géants industriels dont Danone, Emmanuel FABER n’a pas fini de nous surprendre…
Je vous relais cet article issu du Récap de Novethic qui confirme que 2018 devrait nous surprendre agréablement. Pour moi qui suis sur le front du DD et de la RSE depuis plus de dix ans je vous avoue que j’en suis plus que ravi. Je commençais à trouver le temps long…
Recap Novethic du 2 mars 2018 :
C’est une petite révolution qui est en marche depuis quelques mois dans le secteur bancaire. Baptisés crédits à impact, ceux-ci font déjà des adeptes en France. Danone tout récemment, mais aussi Bel et EDF ont opté pour eux.
Danone indexe une ligne de crédit de 2 milliards d’euros sur des critères environnementaux et sociaux. Après les obligations vertes, voici venus les crédits verts ou à impact. Il s’agit de lignes de crédit qui prennent en compte les performances environnementales et sociales de l’entreprise. Une révolution pour le secteur bancaire et une façon d’inciter davantage les entreprises à se transformer.
Danone vient ainsi d’annoncer dans son rapport annuel l’introduction de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans sa ligne de crédit syndiqué (contractée auprès de plusieurs banques) de 2 milliards d’euros. Depuis le 12 février dernier, cette ligne de crédit intègre désormais un mécanisme d’ajustement des marges de crédit, revu au moins une fois par an, à la baisse ou à la hausse, sur la base des critères ESG de l’entreprise fournis par des tiers.
« Nous sommes ravis d’être parmi les premiers à combiner à la fois des critères financiers traditionnels et des critères ESG comme facteurs de la performance durable à long terme, avec le soutien de nos banques dans notre vision. Cette innovation est totalement en phase avec notre engagement de créer de la valeur durable pour nos actionnaires ainsi que toutes nos parties prenantes« , a déclaré Cécile Cabanis, directrice générale Finances du géant de l’alimentation.
Philips, EDF, Bel et Puma
Avant le géant laitier, Philips avait initié le mouvement il y a près d’un an. Le groupe néerlandais a négocié un taux d’intérêt sur un crédit de 1 milliard d’euros variant en fonction de l’amélioration annuelle de ses objectifs de développement durable, mesurés par une agence extérieure. En France, EDF et Bel font également partie des pionnier. L’énergéticien a indexé une partie de son découvert sur sa notation RSE.
Bel a fait de même sur sa principale ligne de crédit. Les fromageries se fixent trois objectifs à horizon 2025 : la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, le développement de programmes d’éducation nutritionnelle dans les pays clés du groupe et le déploiement d’actions concrètes pour une filière amont laitier durable. En cas de non atteinte des objectifs, Bel s’engage à mettre en œuvre des mesures correctrices au travers d’investissements directs ou de financement d’associations.
Autre innovation : la mise en place de facilités de financement pour les fournisseurs vertueux. Mi-2016, Puma avec BNP Paribas a lancé un programme de financement qui vise à récompenser le respect des normes sociales, sanitaires et environnementales par ses fournisseurs. L’équipementier les note selon une échelle qui va de A à D. En fonction de ce classement, les taux de commission d’escompte pour régler leurs factures varient, favorisant les fournisseurs les mieux classés. Dans un premier temps, le programme est déployé au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, en Indonésie, au Pakistan et au Vietnam.